Reconversion professionnelle : pour Alexandre, le bilan de compétences « a été un tremplin pour changer de vie »
Six Français sur dix envisagent une reconversion professionnelle. Pour mener à bien ce projet, le bilan de compétences est un outil plébiscité. Un dispositif qui peut-être pris en charge dans le cadre du Compte professionnel de formation (CPF). Des règles qui pourraient cependant changer dans le cadre des débats parlementaires sur le budget.
En 2024, en France, 80 000 personnes ont réalisé un bilan de compétences en bénéficiant du Compte professionnel de formation (CPF). « Tout actif peut bénéficier de 500 € par an sur son CPF, précise Aline Le Bohec, gérante et consultante RH au cabinet Adéquation. Sachant que le prix moyen d’un bilan de compétences est de 1900€, en quatre années, il peut être financé. Il reste à l’actif un reste à charge d’une centaine d’euros. »
Pour elle, comme pour sa collègue Brigitte Daniel, fondatrice du cabinet breton Act &Choix « le bilan de compétences est un outil de maîtrise de l’avenir. Selon un sondage Harris, 85 % des personnes qui en ont réalisé un en sont satisfaites. »
Autre chiffre : Selon l’institut BVA, 62 % des Français souhaitaient se reconvertir.
La Bretagne compte une centaine de cabinets proposant des bilans de compétences.
« La profession s’est organisée autour de la certification Qualiopi et aussi de son label décerné par la Fédération française des professionnels de l’accompagnement et du bilan de compétences (FFPABC). Un label qui garantit la qualité. »
Mais les deux professionnelles tirent aussi le signal d’alarme :
« Dans le cadre des débats parlementaires sur les finances, il a été question de sortir le bilan de compétences du CPF. Ce qui le rendrait moins accessible ».
« Ça me paraissait très compliqué surtout tout seul »
Alexandre, 34 ans, ne le regrette pas.
« Sans ce bilan de compétences, je n’aurais sans doute pas réussi, ou beaucoup plus difficilement, à faire les démarches nécessaires pour trouver ma nouvelle voie. Ça a été un vrai tremplin. »
Originaire de Vannes (Morbihan), il travaillait comme agent hospitalier depuis dix ans.
« Je commençais à me dire que j’en avais fait le tour et j’avais vraiment envie de faire autre chose. »
Une remise en question comme tant d’autres personnes. « On sait, globalement, ce que l’on ne veut plus faire, mais sans forcément savoir ce que l’on veut, ou peut, faire après.» Il a tout de même une petite idée. « Je m’intéresse depuis longtemps à l’informatique. Être développeur web ou créateur de contenus pouvait me convenir. » Mais comment faire ? Comment tout mettre à plat et trouver les bons interlocuteurs pour ce nouveau départ ? « Ça me paraissait très compliqué surtout tout seul », avoue-t-il.
Une conseillère en formation lui conseille de réaliser un bilan de compétences. « Je pouvais le financer avec mon Compte professionnel de formation. » Et, un peu par hasard, il va choisir Brigitte Daniel. Une professionnelle du bilan de compétence. « J’ai réalisé une quinzaine d’heures. Ça a commencé par une introspection avant de mettre en avant mes compétences et de m’aider à bâtir mon projet. Souvent, on idéalise un métier ou on ne se rend pas vraiment compte de comment on vit son métier. »
Petit à petit, Alexandre définit ses compétences et les projette sur ses futures aspirations. Le résultat est concluant pour lui. « J’ai fait une formation dans une école et commençais à créer mon entreprise de créateur de contenus. »
Samuel NOHRA, journaliste OUEST-FRANCE